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Paléoéconomie animalière des communautés Hamangia (5500-4700 BC)
Adrian Balasescu  1, *@  , Valentin Radu  2@  
1 : Institute d'Archeologie, Academie Roumain
2 : Musee Nationale d'Histoire de la Roumanie
* : Auteur correspondant

Des recherches archéologiques récentes conduites ces 10 dernières années sur la culture Hamangia ont apporté de nouvelles informations liées à la paléoéconomie animalière de ces sociétés agro-pastorales situes entre Danube et le bord de la Mer Noire. Notre étude porte sur des matériaux fauniques (plus de 30.000 restes) collectés dans sept sites roumains (Cheia, Techirghiol Dealul Minerva, Techirghiol Paloda, Cernavoda, Baia-Hamangia, Ceamurlia de Jos et Golovița) et un établissement bulgare (Durankulak).

Les études archéozoologiques ont révélé une très grande richesse taxonomique (plus de 45 taxons), principalement liée à l'exploitation d'espèces sauvages en milieu terrestre et aquatique. Dans la plupart des sites étudiés, les restes de mammifères sont prédominants et parmi eux, les animaux domestiques représentent la part la plus élevée. Ainsi, les bovins et secondairement les caprines dominent dans le spectre de faune. Une particularité de l'économie animalière de cette culture est la faible part de cochons qui peut être un indicateur du degré de sédentarisation des populations Hamangia. Dans ces conditions, nous nous demandons si leur absence et / ou leur présence très faibles en pourcentages ne pourrait pas être attribuée à des populations à plus grande mobilité, étant donné les taux élevés de bovins et caprines que l'on trouve dans les différents établissements. Les profils d'abattage des bovins suggèrent une exploitation mixte pour la viande et le lait, tandis que les caprines ont été exploitées principalement pour la viande.

La chasse était une activité qui jouait un rôle secondaire dans la paléoéconomie de la culture Hamangia, si l'on considère les faibles pourcentages observés pour les espèces sauvages dans la plupart des sites étudiées. Cependant, la liste des mammifères sauvages est assez longue, avec 21 taxons. Globalement, les communautés de la culture Hamangia chassaient des espèces de grande et moyenne taille (équidés, cerfs, sangliers, aurochs) ce qui contribuait ainsi à compléter le régime alimentaire en viande tout en épargnant les stocks d'animaux domestiques et fournissant divers autres produits (os, cornes, peaux, fourrures, du sang etc...).

La pêche est une activité saisonnière qui contribue à la diversification de l'alimentation. Les cyprinidés et les percidés étaient les taxons préférés. Des espèces marines sont également présentes notamment dans les sites littoraux. Les individus pêchés étaient de grande ou très grande taille. Les autres animaux, comme les tortues et les oiseaux, sont également consommés. Ils ont livré des matières premières pour réaliser différents objets utilitaires.

Cette étude a été réalisée dans le cadre de deux subventions de recherche: (i) le fond reçurent des donateurs mis à la disposition de l'Académie roumaine et géré par le projet no. GAR-UM-2019-II-2.1-1/15.10.2019 et (ii) le ministère roumain de l'éducation et de la recherche, CNCS - UEFISCDI, numéro de projet PN-III-P4-ID-PCE-2020-2369 (Waterscape).


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