Le site protohistorique de Djebel Mistiri, situé dans le nord-ouest de Tébessa, (est de l' Algérie), est daté de 2490 ± 110 BP. Il a livré 232 monuments funéraires de type Bazina. Ces structures funéraires sont réparties sur trois crêtes principales et huit crêtes secondaires, occupant un territoire d'une superficie de 15 à 20 km2. Elles sont construites avec des pierres plates en calcaire blanc d'origine locale, non taillées. Cinq de ces monuments ont été fouillés en 1938 par R. Le Dû.

Dans le cadre d'une révision générale des restes humains protohistorique d'Algérie, nous avons effectué l'étude archéo-anthropologique : identité biologique, recrutement funéraire et analyse des modifications artificielles de la surface de l'os ainsi que du contexte de découverte des restes humains issus de ces cinq structures funéraires de Djebel Mistiri.

Les restes osseux étudiés et présentés ici, appartiennent à trois individus adultes issues d'une inhumation plurielle de la grande Bazina N°5, dont deux hommes et une femme. Ainsi que quatre individus immatures qui ont été recueillis dans d'autres Bazinas de ce site (emplacement exacte inconnue). L'homme adulte H 2 issue de la grande Bazina N°5, a révélé la présence de traces avérées de fractures perimortem que nous interprétons, par les caractéristiques qu'elles présentent, comme étant les conséquences d'une morsure d'un grand carnivore de type félin qui signe un épisode de mort violente. La morsure, probablement aux conséquences létales, a été portée sur la hanche (traces sur le col du fémur et sur l'os coxal).

Les fractures et leur emplacement seront discutés, mais également l'identité du sujet et le traitement de son corps par la communauté ; car ce sujet victime d'un grand carnivore est totalement intégré au sein du cimetière et a bénéficié des mêmes pratiques funéraires que tous les autres.