Les minéralisations plombo-argentifères du massif de Jbel Addana exploitées pendant les périodes médiévales et leur relation avec l'épanouissement de la cité de Tamdûlt (Akka, Anti-Atlas occidental)
Zoubair El Ouad  1, 2@  , Mustapha Souhassou  2@  , Moha Ikenne  1@  
1 : Laboratoire de Géologie Appliquée et de Géo-Environnement (LAGAGE), Faculté des Sciences, Université Ibn Zohr, B.P. 8106, Cité Dakhla, Agadir, Maroc.
2 : Exploration et Gestion des Ressources Naturelles et Environnementale (EGERNE), Faculté Polydisciplinaire de Taroudant, Université Ibn Zohr, Hay El Mohammadi (Lastah), B. P 271. CP 83 000, Taroudant, Maroc

Depuis l'antiquité, la région d'Akka est connue pour d'importants travaux miniers et une forte activité commerciale. Elle était classée parmi les endroits de première importance commerciale du Maroc médiéval et située sur l'une des voies principales du commerce transsaharien durant cette période. La cité de Tamdûlt se situe à 15 km au SW de la Commune d'Akka, Province de Tata. Elle était considérée comme un très grand centre urbain et une cité minière et caravanière entre le IXème et le XIVème siècle. D'après les sources historiques, la fondation et l'accroissement de Tamdûlt est en relation avec l'exploitation de richesses minières du Jbel Addana situé à environ 20 km au Sud de la Commune d'Akka, dont il forme un relief allongé d'une quarantaine de kilomètre le long du quel se situe de nombreuses structures géologiques recèlent d'importantes minéralisations plombo-argentifères.

L'exploitation ancienne est marquée par l'existence de vestiges importants de vieux travaux et certaines sources suggèrent un début de travaux dès la fin du IXème siècle, voire avant et semble s'être poursuivie jusqu'à l'heure actuelle. Or, depuis la fin du siècle dernier, l'activité minière a connu une décroissance importante dans ce secteur vue les conditions de travail devenues difficile (exploitation artisanale, l'approfondissement des travaux). Par conséquence, des réserves importantes sont encore susceptibles d'être exploitées. Les sources historiques et les traditions orales ont également indiquées que les fonctions de Tamdûlt sont très variées, et elles amènent à conclure qu'elle n'était pas seulement une cité minière mais un centre urbain fleurissant et une plateforme incontournable dans le commerce transsaharien. Il est difficile de fixer la date de la fondation et les activités de la cité de Tamdûlt seulement d'après les traditions. Il faut des études archéologiques de détail pour mettre en exergue l'histoire de la cité.

Afin de valoriser le potentiel économique des minéralisations en place et l'histoire de l'exploitation minière ancienne et leur relation avec l'épanouissement de la cité de Tamdûlt, une étude approfondie à deux aspects a été proposée. D'une part l'étude s'intéressera à la caractérisation pétrographique et minéralogique de la minéralisation en place et des résidus de l'exploitation ancienne (scories), et d'autre part elle sera doublée par une caractérisation géochimique des différents matériaux (minerais, scories et objets) qui aboutira à l'attribution d'une signature isotopique à chaque matériau.


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