L'Acheuléen sénégalais dans le contexte ouest africain
Djibril Thiam  1@  
1 : Université Assane Seck de Ziguinchor

L'Acheuléen parmi les périodes les moins documentées du Sahel ouest africain. Même si des industries s'apparentant à l'Acheuléen ont pu être identifiées au Sénégal au Mali en Mauritanie et au Burkina Faso, la plupart des sites restent à ce jour indirectement datés. Dans ces industries, le biface et le hachereau apparaissent comme les outils caractéristiques.

Cependant, notre connaissance de la carte de la distribution et de la circulation des groupes humains est très limitée dans toute l'Afrique de l'Ouest. Si l'acidité des sols est mise en cause quant à la rareté de restes organiques datables et interprétables avec précisions, il faut aussi reconnaître le manque de collaboration entre chercheurs qui est un handicap majeur pour comprendre la variabilité des contextes archéologiques et chronologiques et les stratégies et modes d'adaptation des hominiens à des contextes paléo-environnementaux en changement constant.

Contrairement à l'Afrique de l'Est, du Sud et du Nord, les sites acheuléens ouest afrcains sont rarement stratifiés et les restes humains sont absents. De ce fait, il est difficile de mettre en évidence les dynamiques de peuplements de l'Afrique de l'Ouest dans les processus d'hominisation.

Situé à l'ouest du continent africain, le Sénégal se trouve dans le domaine climatique soudano-sahélien. C'est également une zone de contact et un véritable creuset de civilisations, qui semble avoir mis en relation des peuples de la forêt et de la savane.

Les témoins des occupations disent acheuléennes ont été conservés en différents points de la vallée de la Falémé, au sud du pays, et dans la région de Dakar, à l'ouest.

La Falémé, partie sud du pays (région de Kédougou à la limite du Mali et de la Guinée) présente les paysages géologiques les plus anciens avec des reliefs assez variés. Le fleuve Falémé qui a incisé dans son cours inférieur la série dite «des schistes de la Falémé» est constitué par des pélites, d'où viennent s'intercaler des roches dont les préhistoriques ont taillé pour leur au quotidien (silexites à faciès jaspoïde , grès-quartzites, grès mauves ou rouges, quartzite, quartz, etc.).

Quant à la région de Dakar généralement plaque hormis quelques endroits qui témoignent d'un volcanisme ancien, les industries dites acheuléennes caractérisées par le biface et le hachereau, sont globalement hors contexte avec une utilisation du silex qui affleure à plusieurs endroits.

La présence d'un biotope exceptionnel et une disponibilité de roches taillables a fait du Sénégal un endroit idéal pour les occupations humaines acheuléennes.

Ainsi, nous présentons l'étude du matériel lithique des sites de Karé, Sansandé, Missira, le Ravin blanc et de Fann au prisme d'une approche techno-typologique.

This communication cherche à esquisser une synthèse des occupations acheuléennes de la zone sahélienne et ouvrir de nouvelles hypothèses sur la période acheuléenne en Afrique de l'Ouest. L'objectif est de mieux comprendre les choix stratégiques de l'Acheuléen afin de déterminer les affinités culturelles régionales et la continuité techno-culturelle. Nos questionnements portent sur les processus d'adaptation et la mobilité des groupes humains acheuléens dans les multiples contextes environnementaux du Sénégal où les hommes sont retrouvés.


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