Entre 1964 et 2020, 151 restes humains ont été découverts au cours des fouilles dans la Caune de l'Arago à Tautavel (Pyrénées Orientales) dont l'âge est compris entre 580 000 pour les restes les plus anciens de la grande unité archéostratigraphique, jusqu'à 300 000 ans pour les restes les plus récents dans la grande unité archéostratigraphique C.
Par leurs caractéristiques anatomiques ils peuvent être rapportés à des Homo erectus européens évolués. En effet, ils partagent des caractères communs avec les formes d'Homo erectus connus en Asie et en Afrique : comme la forme cranio-faciale et en particulier les caractères des mandibules, une grande extension de l'arcade alvéolo dentaire à convexité antérieure, un corps mandibulaire avec un indice de robustesse élevé, un planum alvéolaire sub-horizontal et une ligne mylo-thyroïdienne saillante peu inclinée. La boîte crânienne présente une face très prognathe, une forme pentagonale. La découverte de très nombreuses dents confirme cette attribution.
Nous sommes en présence d'une nouvelle forme qui ne permet pas de la rattacher à l'Homo heidelbergensis attribué à la mandibule de Mauer.
La population des Homo erectus européens évolués dans la Caune de l'Arago se caractérisent par un très grand nombre d'enfants, avec une forte mortalité entre 7 et 12 ans et la présence d'adultes entre 18 et 30 ans. L'espérance de vie était d'environ 20-25 ans. Un seul individu est décédé à l'âge de 40 ans environ.
D'autre part, il est intéressant de souligner la présence de nombreuses dents déciduales perdues naturellement du vivant des enfants qui séjournaient dans la grotte.