Les fouilles de l'abri sous roche de Nangara-Komba dans la zone de Carnot, sur la marge nord du bassin du Congo, ont permis de déterminer une longue occupation anthropique intermittente et intensives à partir de 5100 cal BC. Une abondante industrie lithique sur support de quartz est collectée dans les quatre strates archéologiques mises au jour par les fouilles. Ce corpus de plus de 30.000 pièces offre, en partie, des galets polis de quartz ou de quartzite comme matière première et le reste du corpus se distribue quantitativement entre un très important débitage et un outillage en infime quantité.
Ainsi, se dénombre majoritairement, les nucleus à plusieurs plans de frappe, suivi respectivement, des nucleus globuleux, à débitage centripète ou à lame. Les éclats présentent le décorticage du nucleus et ils se développent jusqu'au plein débitage. Les fragments et déchets sont numériquement la classe la plus importante de cette industrie lithique. Les outils se composent de petites pièces utilisées ou retouchées, de pièces bifaciales, de galets taillés et voire, de pointes de jet. Nangara-Komba représente un contexte d'abri-sous-roche de l'Afrique centrale où l'utilisation d'outils lithiques semble avoir persisté assez tardivement en holocène.
Par ailleurs, le site semble avoir été utilisé uniquement par des groupes de chasseur-cueilleurs qui ont finalement interagi avec des agriculteurs et des locuteurs bantous et plus tard les oubanguiens. De nombreux panneaux d'art rupestre ornent les murs de l'abri et la céramique parait avoir été initialement apportée sur le site entre 1050 et 900 cal. BC, sinon plus tôt. Des fragments d'endocarpes carbonisés de Canarium schweinfurthii ont été collectés dans tous les accumulations stratigraphiques et indiquent l'utilisation ininterrompue du canarium pendant toutes les périodes d'occupation de l'abri. C'est aussi pour le moment, le seul site connu en République Centrafricaine, en haute vallée de la rivière Sangha, avec des occupations alternées couvrant le passé sur c. 7000 ans.